Catégories : Rencontres BDSM Homme soumis, Femdom Domination féminine
il y a 4 ans
J’adore Lilas. Ce n’est pas qu’une façon de parler : la dévotion me brûle littéralement de l’intérieur. Je peux la regarder dormir, lire, vivre, pendant des heures. Ce que je préfère, c’est l’observer quand elle se prépare avant d’aller travailler.
Il n’y a rien de plus émouvant, pour moi, que de voir une femme prendre soin d’elle. L’argile pour le visage. Le vernis sur les pieds. Le rasage des jambes ou des aisselles. On entre dans son intimité, on assiste à ce qu’elle cache habituellement pour construire l’image qu’elle offre à la société.
Quand elle ouvre la bouche pour poser du mascara sur les longs cils qui bordent ses iris bleu glacier, elle ne regarde qu’elle dans le miroir. Elle ne voit même pas que j’existe, derrière. Que je ne loupe pas une miette du spectacle de la serviette d’un blanc immaculé qui couvre à peine son corps. Que je détaille chaque centimètre de sa peau caramel de métisse, où ruissellent encore quelques gouttes de la longue douche brûlante d’où elle a eu du mal à sortir. Quand elle défait la serviette de ses cheveux, j’imagine l’odeur de l’huile de coco qu’elle applique dessus pour dessiner ses boucles, je sens les mèches encore humides chatouiller mon visage.
Lorsqu’elle semble enfin se rappeler ma présence, c’est pour repousser la porte. Elle ne la ferme pas totalement, non. Elle la laisse entrebâillée, pour que je me torde le cou à essayer de l’apercevoir en train d’enfiler sa tenue du jour. Ce n’est que jeu. Que t o r t u r e mentale. Je suis un eunuque au sérail. Une pauvre petite chose nue, agenouillée sur le parquet du salon, avec interdiction de bouger. Elle sait, en sortant de la salle de bains, que je suis frustré de ne pas avoir pu contempler sa beauté dans son intégralité. Ses petits seins pointus, ses hanches larges, ses fesses hautes et rebondies.
Dans ses bons jours, elle me caresse la tête en passant près de moi, comme si j’étais une brave bête, un chien de garde aimant et docile. Mais la plupart du temps, elle quitte l’appartement sans un mot, après avoir enfilé ses sandales. Je dois compter dans ma tête jusqu’à 300. Alors, seulement, j’ai le droit de me lever et d’aller moi-même me doucher.
Une fois, je n’avais pas attendu le temps réglementaire pour me redresser et détendre mes jambes ankylosées. Elle était rentrée pour prendre un parapluie. J’ai été copieusement puni. Je m’en fichais bien, d’avoir le cul rougi à la badine pendant des jours. Par contre, je ne me suis pas remis du regard de déception qu’elle a eu, de l’expression de mépris de son visage.
N’étais-je donc pas capable de tenir ses ordres quand elle n’était pas là ? Ma dévotion s’arrêtait-elle dès que ma déesse quittait mon champ de vision ? Elle pouvait bien me faire dormir sur une carpette au pied du lit, manger dans une écuelle, et me traiter de tous les noms d’oiseaux de la terre : rien ne faisait plus mal que de sentir sa confiance en mon indéfectible loyauté ébranlée.
J’ai toujours été qualifié de « doux ». Calme. Discret. Je ne suis pas bien grand, à peine 1,69 m. Sec et musculeux. Du coup, je ne me suis jamais senti légitime dans le rôle du mâle alpha. Je fantasme sur une société matriarcale, une gynarchie absolue. Je suis intimement convaincu que la Terre ne s’en porterait pas plus mal si elle était gouvernée par les femmes.
J’imagine des déesses géantes foulant aux pieds les petits insectes que sont les hommes. Alors je me suis tourné vers des femmes plus grandes que moi. Qui peuvent m’envelopper de leurs bras immenses pour me protéger… ou m’étrangler. Il n’y a rien de plus gratifiant que contribuer au bien-être d’une déesse.
Lorsque j’ai rencontré Lilas, j’ai eu le souffle coupé. Elle doit bien faire 1,80 m. À son entrée dans le café, j’ai vu quelques hommes se dévisser la tête. Arrivée à ma table, elle a fait une réflexion sur le fait que je ne me sois pas redressé à son approche. Cette remontrance m’a donné des fourmis dans le bas-ventre. J’ai bredouillé des excuses, me suis levé, et ai tiré sa chaise pour lui permettre de s’asseoir. Nous avons parlé pendant des heures autour d’un jus de fruit. Elle m’avait interdit le café, qu’elle déteste, et commandé pour moi. Elle agissait déjà comme ma propriétaire. Nous avions fait connaissance sur les réseaux sociaux et elle savait ce que je cherchais. Difficile d’imaginer que quelques années auparavant, Lilas n’était pas du tout dominatrice. L’approche de la quarantaine l’avait libérée. Fini, le mari qui la prenait pour une bonniche.
Dehors, les complexes qu’elle traînait depuis l’a d o l e s c e n c e . Elle était « trop grande pour une femme » ? Elle porterait des talons. Ses seins n’avaient jamais vraiment poussé ? Elle mettrait des décolletés plongeants sans soutien-gorge, laissant deviner ses tétons sombres à travers une étoffe blanche. Sa chevelure était indisciplinée ? Elle jetterait son lisseur et danserait sous la pluie. En décidant d’occuper enfin sa place dans ce monde, elle avait également découvert qu’elle aimait jouer avec ses hommes comme avec des marionnettes. Et elle avait un sacré succès. Elle charmait tout le monde, hommes comme femmes. Lilas était le genre de personne qui vous fait sentir unique. Quand elle plongeait ses yeux acier dans les vôtres, plus rien n’avait d’importance. Elle vous écoutait en posant une main sur la vôtre et buvait vos paroles.
L’instant d’après, elle détournait la tête d’ennui et votre ego se brisait quand elle retirait sa main, avant de se reconstruire quand elle vous souriait à nouveau. Pour autant, elle n’était pas méchante. Juste assez égoïste pour connaître sa réelle valeur. Rapidement, elle était devenue mon univers. Je n’étais pas le sien. Je le savais et je m’en fichais. Que suis-je pour exiger l’exclusivité ? Rien qu’une luciole amoureuse d’une étoile.
Même si j’ai gardé mon appartement, je vis pratiquement avec elle depuis le jour de notre rencontre. Je fais partie des meubles, je suis le laquais qui facilite son quotidien. Parfois, Lilas m’ignore pour me rappeler mon insignifiance. Je fais alors son ménage ou je lave à la main sa lingerie, vêtu uniquement d’un petit tablier à fleurs qui ressemble étrangement à celui que portait ma grand-mère. De temps à autre, elle vient commenter mon travail, chercher l’erreur qui pourrait me valoir une punition. Ou me gratifier d’un compliment, sans oublier de rajouter une petite insulte qui fait bondir mon cœur de joie.
Le restant du temps, je déambule nu dans le deux-pièces ou je suis assis à ses pieds. Quand elle est joueuse, elle m’habille comme une poupée avant d’installer la cage à pénis dont elle garde la clé autour du cou. Une toute petite clé banale, en acier, qui me rappelle que je lui ai offert ma liberté. Et nos jours s’écoulent ainsi paisiblement, au gré de ses envies et de son imagination. Je n’ai qu’à me laisser porter, à l’écoute du moindre de ses désirs.
Aujourd’hui, je la sens d’humeur maussade en rentrant. Elle lâche, les dents serrées, que son amant du jour s’y est pris comme un manche et n’a pas réussi à la faire jouir.
– Du coup, c’est toi qui vas prendre.
J’ignore si c’est vrai. Je la soupçonne d’en rajouter pour me plaire et d’avoir juste perdu son temps en réunion. Depuis la chambre où elle enfile une tenue plus confortable, elle m’ordonne de dresser le couvert et de servir le repas. Je m’exécute rapidement et attends le prochain ordre, debout à côté de la table, après avoir ôté mon tablier. D’un claquement de doigts, elle m’indique le sol. Je suis à peine agenouillé qu’elle me menotte au pied de la table et met mon assiette par terre. Je soupire. J’aurais aimé manger à table avec elle, et que nous discutions comme un couple normal. Nous le faisons pourtant souvent. Petite bulle entre deux jeux de soumission, qui me rappelle combien elle est intelligente et douce. Mais aujourd’hui, elle veut dîner en paix, et je mange comme je peux d’une main, alors qu’elle bouquine en mâchant distraitement le repas que j’ai cuisiné en rentrant du travail. Elle ne me libère que pour débarrasser.
– Prépare-moi un thé, puis va me faire couler un bain.
Je m’exécute et lui apporte sa tasse en m’inclinant. Elle me remercie d’un sourire et je pars préparer ses ablutions. Un peu d’huile précieuse, des bougies… Je teste la température et reviens la chercher dans le fauteuil en cuir où elle s’est lovée. Elle prend ma main pour se relever et va à la salle de bains.
– Déshabille-moi.
Lentement, je lui enlève son pull, puis je fais rouler le legging le long de ses jambes et l’aide à entrer dans le bain. Je connais ma place lors de ce rituel : je reste à côté de la baignoire et je sers de porte-serviettes. Malheur à moi si je perds mon érection et que la serviette tombe : je n’aurais pas le droit de laver et de sécher son corps, et je serais congédié immédiatement sur mon tapis dans le coin du salon. Alors je me repais de sa perfection pour rester dur de bout en bout. De temps à autre, elle m’humilie pour m’aider un peu, même si, avec l’entraînement, je peux tenir longtemps à ce jeu.
Au bout d’une demi-heure, elle me demande de la laver. Je pose la serviette sur le portant qui la reçoit habituellement et m’agenouille à côté de la baignoire. Je plonge la fleur de massage dans l’eau, rajoute le gel douche et m’attelle à ma tâche. D’abord les épaules, tout en douceur. Je descends sur les bras, caressant la peau veloutée jusqu’à ses mains, faisant danser la fleur sur sa gorge, puis je passe à la seconde épaule, à l’autre bras. Elle sort ses jambes de l’eau, l’une après l’autre. Je prends un plaisir particulier à laver ses pieds. La cambrure est parfaite, les orteils, adorables. Elle sort ensuite de l’eau, pour me laisser accéder à ses fesses, à son dos, à ses seins. J’ai toujours la main un peu tremblante, quand elle me laisse laver son torse, et cela la fait sourire. Je trempe la fleur dans l’eau pour en enlever tout le produit et je rince méticuleusement son corps avec.
– Assez.
Docilement, j’accroche la fleur à son crochet pour qu’elle s’égoutte, je fais deux pas en arrière, récupère la serviette et la tends devant moi. Lilas sort de la baignoire avec grâce et j’assiste à la naissance de Vénus. Je ne sors de ma rêverie que pour l’envelopper dans le tissu-éponge.
– Va chercher l’huile de coco.
Sans un autre mot, elle quitte la pièce. Je sais ce que cela signifie. Je la retrouve allongée, nue, à plat ventre, dans sa chambre. La couette a été repoussée au bout du lit le temps que je chauffe légèrement l’huile au bain-marie pour la liquéfier. Pendant de longues minutes, je masse sa peau, j’effleure ses contours, dans une odeur de Bounty à se damner. Mes mains glissent grâce à l’huile tiède et je l’entends soupirer d’aise. Sans un mot, je détends chacun de ses muscles, de la nuque aux orteils. Le modelage dure de longues minutes avant que sa respiration ne m’apprenne qu’elle s’est assoupie. Je continue un quart d’heure, par acquit de conscience, puis je couvre son corps pour qu’elle ne prenne pas froid. Après quelques secondes d’hésitation, je m’allonge à ses côtés sur la couette, comme un animal de compagnie, et, les yeux perdus dans ses boucles emmêlées, je sombre moi-même dans le sommeil.
Dans mon rêve, le soleil a été couvert par la lune. L’air est lourd. Étouffant. J’ai beau ouvrir la bouche, je n’arrive plus à respirer. Je sors de mon songe et comprends que c’est elle qui me prive de mon oxygène. Elle s’est assise sur mon visage, collant son intimité sur mon nez et ma bouche.
– Lèche.
Encore endormi, j’obéis instinctivement plus que consciemment. J’aime quand elle m’utilise comme ça. Elle m’enjambe et prend ce qu’elle désire. Elle me fait savoir ainsi que je ne vaux pas plus qu’un sex-toy qu’on sort de son tiroir quand on peine à trouver le sommeil. Elle s’accroche à la tête de lit et ondule du bassin, cherchant la pression idéale pour la satisfaire, l’angle parfait. Je suce son clitoris, glisse ma langue dans son vagin, m’applique pour ne pas perdre la cadence. Elle se frotte sur mon nez de plus en plus frénétiquement et je sens qu’elle va jouir. Dans un ultime spasme, elle se raidit et se laisse retomber sur moi. J’ai le souffle coupé, pourtant, je ne bougerais pour rien au monde. Elle finit par se relever et me regarde, satisfaite. Puis, elle se penche pour m’embrasser sur la paupière, me donnant l’impression qu’elle plonge sur moi, la bouche tendue pour me dévorer.
– File te laver le visage. Je suis partout sur toi.
Puis elle me crache dessus. Je murmure un merci et je me rends à la salle de bains me passer de l’eau, puis je reviens dans la chambre. Je regarde le tapis qui m’est réservé dans un coin de la chambre. Mais elle soulève la couette.
– Non. À côté de moi. J’ai envie d’un câlin.
Alors, heureux, je monte sur le lit et je me glisse à ses côtés. Elle me prend le bras pour le passer autour de ses épaules et se blottit contre mon torse. J’ai l’audace de le replier pour caresser ses cheveux et je l’entends soupirer. Je reste ainsi le temps qu’elle se rendorme, et bien plus encore, pour veiller sur ses rêves.
Jamais le lilliputien ne se sent plus homme que lorsqu’il satisfait sa déesse.
Aurore Baie
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